Veille technologique
SIRAS Pacifique
Pionnier de la technologie pour une revégétalisation durable en Nouvelle-Calédonie
Des solutions durables pour la préservation de notre écosystème
Afin de mieux répondre aux attentes de ses clients, l’amélioration des connaissances et des techniques est considérée comme essentielle au sein de SIRAS Pacifique. C’est la raison pour laquelle, chaque année, de nombreux essais sont menés depuis 2004. L’entreprise travaille régulièrement en partenariat avec différents instituts de recherche du Territoire, notamment sur les aspects :
- De création de champs semenciers et de la promotion de la production de graines par les végétaux endémiques,
- D’amélioration de la germination des espèces endémiques utilisées plus ou moins classiquement en revégétalisation minière,
- D’amélioration de la croissance des espèces utilisées en revégétalisation, par l’association d’endomycorhizes,
- De mise au point d’itinéraire de multiplication d’espèces rares et menacées.
De 2004 à 2008, un doctorant est chargé de mettre en place (en collaboration avec l’IAC) le premier champ semencier expérimental du Territoire, concernant uniquement des espèces de Cypéracées endémiques. Diverses compositions et doses d’amendement ont été testées pour analyser leurs effets sur la croissance et la productivité des pieds.
De 2008 à 2012, notre technicienne Recherche-Développement est basée au quotidien, au laboratoire LIVE de l’université de la Nouvelle-Calédonie, pour y effectuer les différents travaux d’amélioration de la germination des graines et d’association d’enrobage des graines avec des spores d’endomycorhizes.
Depuis 2013, pour le compte du Fonds Nickel, SIRAS réalise des essais, in-situ, en tous genres. Ainsi :
- Sur l’ancienne mine de Kataviti (Koné), en 2013, des plantations ont été réalisées en mettant en œuvre plusieurs méthodes de facilitation de l’installation et de la croissance des végétaux,
- Sur l’ancienne mine de Koé - Les Barbouilleurs (Dumbéa), en 2014, les premiers essais de semis hydraulique et semis à sec, utilisant des graines enrobées avec des spores de mycorhizes, ont été effectués.
- Sur l’ancienne mine de Tip-Top (Dumbéa), en 2016, des essais d’irrigation et d’ombrage contrôlé de parcelles semées à sec sont menés.
- Sur l’ancienne mine Président Brisson – De Rouvray (Mont-Dore), en 2018, des essais de plantation avec apports d’amendements constitués d’hydrolysats de poisson sont réalisés en collaboration avec l’IAC.
- Sur l’ancienne mine Statue (Pouembout), des essais d’heliseeding (semis à sec depuis hélicoptère) sont menés pour la première fois en Nouvelle-Calédonie, courant 2021.
- Dans le cadre d’un partenariat tripartite avec la start-up Aura Pacifica, des essais de mycorhization de 10 espèces végétales, classiquement utilisées en revégétalisation, sont actuellement en cours sur le site de Socamifer (région de Prony).
- Sur l’ancienne mine de Félix et Makhlouf (Païta), en 2024, des essais d’épandage de bombes de graines sont mis en œuvre.
De 2014 à 2018, nous avons travaillé en étroite collaboration avec l’IAC dans le cadre de contrats concernant des tests de multiplication d’espèces sensibles ou non maîtrisées, tant pour les phases de collecte / production que de réintroduction in-situ.
Enfin, depuis 2010, SIRAS est engagé dans des projets de recherche pour le compte du CNRT Nickel et son Environnement :
- Le projet « Ecomine Bio-Top », 2010-2014, dont les objectifs étaient notamment de proposer des méthodes de gestion du topsoil permettant de conserver au mieux ses caractéristiques et d’optimiser la relation mycorhizienne en relation avec des amendements du sol.
- Le projet « RECOSYNTH », 2015-2017, a consisté à réaliser un bilan des opérations de revégétalisation minière effectuées durant les 20 années précédentes, afin d’en tirer des enseignements sur les pratiques efficientes et celles à proscrire.
- Le projet « INNERMINE », 2019-2022, vise à établir un benchmark international et local des ouvrages de génie écologique en contexte minier et ravinaire, dans la perspective de créer un réseau de sites de démonstration à destination des professionnels et acteurs du domaine.
- Le projet « NATIVE », 2021-2022, qui consiste à réaliser une expertise des phases de production, collecte et gestion de graines d’espèces endémiques à partir de champs semenciers. L’objectif est d’aller jusqu’à la rédaction d’un projet de chantier pilote.
L’ensemble de ces travaux montre notre volonté et capacité à participer aux innovations techniques relatives à la revégétalisation des sites miniers, mais également d’une manière plus générale à la réhabilitation ou restauration des milieux.
Contexte
Depuis plus de 20 ans, les équipes de SIRAS Pacifique travaillent sur les espèces rares et menacées (ERM). Toutes ces missions ont permis à nos équipes d’apprendre à reconnaître ces espèces, de suivre leur phénologie, de les récolter et de les mettre en production en vue d’une future réintroduction.
À ce jour, certaines de ces espèces sont qualifiées de maîtrisées c’est-à-dire que leurs itinéraires de multiplication sont connus. C’est le cas par exemple de l’Araucaria ruleiet de l’Agathis ovata, dont les actions de conservation ont débuté dès 1999 sur la mine du Camp des Sapins ; de l’Arillastrum gummiferum dans le cadre de son programme de réintroduction à Kouaoua (entre 2017 et 2021) ; ou encore d’Homalium betulifolium et de Cloezia artensis var. riparia pour lesquels nous obtenons depuis peu des résultats prometteurs en pépinière.
Ainsi, nos équipes se sont formées progressivement et sont aujourd’hui hautement qualifiées pour assurer la gestion de ces ERM dans toutes les phases décrites ci-après.
Méthodologie et mode de fonctionnement
Une opération de sauvegarde d’une ERM se déroule généralement selon différentes étapes :
Ces missions peuvent être déclenchées spécifiquement, pour rechercher une ou des espèces suspectées d’être présentes sur une zone, où sont réalisées de manière dite opportuniste, lorsqu’une ERM est détectée à l’occasion d’une mission ayant un autre but.
En cas de présence de fruits immatures sur un semencier, la technique de l’ensachage est utilisée pour protéger ces derniers, en attendant qu’ils mûrissent et puissent être collectés.
Ces missions sont déclenchées, comme l’exige la réglementation, préalablement à tout défrichement, afin de déterminer si des ERM sont présentes dans l’emprise de la parcelle à essarter. Dans ce cas, les protocoles permettent de « scanner » la végétation de manière la plus exhaustive possible. Ils consistent à réaliser des transects à intervalles réguliers ainsi que des stations d’observation, dès qu’une ERM est repérée. Un dénombrement des ERM est effectué à chaque station et permet d’estimer le nombre d’individus appartenant à une ERM présents dans la parcelle.
Dans la grande majorité des cas, les itinéraires de production des ERM ne sont pas maîtrisés. Il convient donc de mettre en place des essais de propagation. En fonction de la quantité et du type de matériel prélevé, plusieurs tests peuvent être réalisés en faisant varier certains paramètres tels que :
- Les prétraitements (chimiques, thermiques, scarification, …) destinés à lever d’éventuelles dormances ou le mode de semis, s’il s’agit de graines,
- la taille, les hormones, le taux d’humidité ou le substrat de bouturage, s’il s’agit de boutures,
- le substrat de rempotage, la fréquence d’arrosage, s’il s’agit de plantules,
- …
L’objectif est de déterminer un protocole de multiplication le plus adapté possible à chaque espèce.
Les plants réintroduits sont marqués et repérés par GPS au moment de leur mise en terre. Selon une fréquence déterminée avec le client, ces plants sont suivis et l’évolution de leur état (croissance, taux de survie, aspect général) est analysé pour poursuivre l’acquisition de données concernant l’espèce, mais également afin de leur apporter, le cas échéant, des traitements correctifs.
Quelques exemples de programmes en cours et impliquant une veille technologique
Essais de multiplication des ERM des mines de la vallée de la Tontouta
De nombreuses espèces sensibles, de par leur répartition restreinte à la vallée de la Tontouta, sont présentes sur les sites miniers (SMGM, SMT et SLN) de la région. Afin de compenser les impacts de leur activité sur ces espèces, nos partenaires mineurs (SMT et SMGM) nous ont mandatés pour mettre en œuvre des essais de multiplication. Les étapes décrites précédemment sont donc appliquées actuellement, entre autres, pour Cloezia artensis var. riparia, Cupaniopsis tontoutensis, Hibbertia emarginata, Hibbertia heterotricha, Hibbertia tontoutensis, Homalium betulifolium, Pycnandra intermedia, Scaevola coccinea, Styphelia enervia et Uromyrtus thymifolia.
Programme de sauvegarde des ERM du Camps des Sapins (Thio)
Le premier programme de sauvegarde confié à SIRAS Pacifique, en 2009, concernait l’Araucaria rulei de la mine SLN du Camp Des Sapins (Thio). Les objectifs de réintroduction sont quasi atteints aujourd’hui. Depuis 2021 un nouveau contrat a été établi avec la SLN afin de mener des essais de production de l’ensemble des ERM de statut « En danger » (EN) et « En danger critique d’extinction » (CR), selon UICN, présentes sur le Camp Des Sapins, mais également sur l’ensemble de ses sites miniers.
Programme de sauvegarde des ERM des mines de Dent de Poya et Pinpin (Poya)
Depuis 2014, la société NMC fait appel à SIRAS Pacifique pour la mise en œuvre d’essais de multiplication des ERM de ses deux sites miniers de la région de Poya. Un premier contrat qui s’est achevé en 2018 nous a permis de travailler, en collaboration étroite avec l’IAC, sur 7 orchidées, 1 fougère et 13 espèces de ligneux sensibles. Ces travaux ont abouti à la production et réintroduction de près de 800 plants, toutes espèces confondues. Les efforts se poursuivent aujourd’hui sur la base d’une liste d’espèces renouvelée à l’issue des travaux menés, notamment par le CNRT Nickel et son Environnement, pour définir plus clairement ce qu’est une ERM. Ainsi nos actions se focalisent sur Polyscias jaffrei, Polyscias gracilipes, Earina deplanchei, Pichonia daenikeri, Plerandra polydactylis, Sphaeropteris albifrons et Xylosma molesta, entre autres.
Contexte
Les techniques de revégétalisation conventionnelles (semis hydraulique, semis à sec, plantation), décrites dans la partie TRAVAUX, ne sont parfois pas adaptées au traitement de certaines zones pour des raisons de manque d’accessibilité. Le recours à l’héliportage peut être envisagé dans ces conditions mais il entraîne des surcoûts élevés et requiert d’utiliser de grandes quantités d’intrants et de semences.
Pour contourner ces défis, la technique des "bombes de graines" a été explorée pour le contexte néo-calédonien, dès les années 2000, par plusieurs entités dont SIRAS Pacifique. Ce procédé permettant d'enrober des semences endémiques avec des intrants dans un substrat argileux a déjà donné de bons résultats dans plusieurs situations et pays dans le monde ; au point que de nombreux sites internet donnent des recettes pour les produire de manière artisanale. Les premiers essais, menés en utilisant des graines d’espèces endémiques à la Nouvelle-Calédonie, ont cependant montré qu’un substrat argileux conduisait à la formation de bombes trop denses pour permettre à certaines de ces espèces de germer normalement (pers. comm. B. Fogliani).
Pour remédier à ce problème, nous avons mis au point une méthode alternative de fabrication : les SiraSeedCaps (SSC). Cette méthode permet, en conditions semi-contrôlées, un taux de germination comparable à celui des semis classiques, tout en offrant une solution efficace pour la revégétalisation des zones difficiles d'accès.
Production
Les SSC sont produites à l’aide d’appareils, garantissant une fabrication rapide et précise. Les semences sont préalablement sélectionnées en fonction de leur pureté et de leur taux de germination. Chaque SSC contient une à quelques graines (selon leur taille), est enrichie en matière organique et contient un engrais à libération lente. Ce dernier se dissout progressivement pour fournir aux plantules tous les nutriments nécessaires à leur croissance.
Avantages des SiraSeedCaps
La méthode permet d’atteindre des sites éloignés et difficiles d’accès, pour lesquels l’utilisation des engins et des techniques de revégétalisation traditionnels ne peuvent être envisagés. En effet, le faible poids et volume des SSC autorise un épandage manuel (après une éventuelle randonnée jusqu’à la zone à traiter) ou par drones.
Ces petites entités contribuent à une réduction significative des coûts de mise en œuvre par rapport aux méthodes de revégétalisation classiques.
Le procédé nécessite peu de moyens et de technicité pour être déployé sur le terrain, facilitant ainsi son utilisation dans divers environnements.
Chaque SSC offre un environnement approprié pour le développement des jeunes plantes qui en sont issues, même dans des conditions difficiles, grâce à un enrichissement en matière organique et aux engrais à libération lente contenus dans chaque bombe. Le tout favorisant ainsi une croissance optimale.
Tests en cours
Actuellement, des tests ont été lancés sur plus de 20 espèces endémiques ou pionnières en Nouvelle-Calédonie, dans deux types de biomes : la forêt sèche et le maquis minier.
Les premiers résultats en conditions semi contrôlées, donnent des résultats variables selon les espèces et selon les constituants. Par ailleurs, certaines anomalies de germination, telles que le géotropisme inversé, ont été observées et nécessitent que des analyses complémentaires soient menées.
Les essais in-situ ont été effectués récemment sur 7 sites différents :
- 1 mine orpheline (Mont-Mou, Païta),
- 1 site minier en exploitation (Kouaoua),
- 1 site pilote provincial (La Coulée, Mont-Dore),
- 1 site impacté par les feux (Montagne des Sources, Mont-Dore),
- 1 zone de forêt sèche dégradée (Ko Wé Kara, Nouméa),
- 2 îlots occupés par de la forêt sèche dégradée (Sainte-Marie et Uéré, Nouméa).
Le suivi de ces parcelles est soit en cours, soit à programmer dans les mois qui viennent.
Perspectives
Afin de déterminer les combinaisons de constituants les plus adaptées à chaque espèce, de nouveaux essais devront être menés en fonction des différents résultats déjà obtenus et à venir.
Aujourd’hui 40 à 50 espèces sont classiquement utilisées avec succès en restauration de maquis ou de forêt sèche via les techniques de semis ou de plantation. Notre objectif est donc de tester l’ensemble de ces espèces en SSC et ainsi pouvoir utiliser la méthode dans des conditions environnementales variées.
Enfin, la finalité des SSC étant de pouvoir traiter des zones inaccessibles, des essais d’épandages par drone seront menés.
Contexte
Les méthodes traditionnelles de revégétalisation, telles que le semis hydraulique, le semis à sec, ou la plantation, bien qu’efficaces dans de nombreuses situations, montrent leurs limites lorsqu’il s’agit de restaurer de vastes zones inaccessibles à pied ou en 4×4. Ces limitations nécessitent l’exploration de méthodes alternatives. Parmi celles-ci, le semis et la fertilisation héliportés représentent une solution particulièrement intéressante. En utilisant un hélicoptère, cette technique permet d’intervenir sur de grandes surfaces en peu de temps, bien qu’elles puissent entraîner des surcoûts liés à l’utilisation d’équipements spécialisés et à la nécessité de transporter de grandes quantités de semences et d’intrants.
Méthode
La technique du semis et de la fertilisation héliportés est réalisée à l’aide d’un réservoir spécialement équipé pour être transporté par hélicoptère, assurant une dispersion homogène des graines et des fertilisants. Le pilote suit par GPS une trajectoire prédéfinie, afin d’épandre le produit sur les zones cibles.
Avantages du semis et de la fertilisation héliportés
Cette méthode permet de traiter des zones qui seraient autrement inaccessibles, telles que des régions montagneuses, des vallées profondes, ou des sites isolés. L’utilisation d’hélicoptères permet d’atteindre ces zones dénuées infrastructures terrestres.
La capacité des hélicoptères à couvrir de vastes superficies en peu de temps permet le traitement rapide de surfaces dégradées et inaccessibles, qui resteraient en l’état si cette technique n’y était pas mise en œuvre.
Des chantiers de semis et de fertilisation héliportée ont été menés sur deux sites critiques en Nouvelle-Calédonie, touchés par des incendies, des érosions sévères et des exploitations minières :
- 1 site impacté par les feux (Montagne des Sources, Mont-Dore),
- 1 ancienne mine (sur la commune de Népoui).
Perspectives
Afin de tenter d’améliorer l’efficacité du semis et de la fertilisation héliportés, de nouveaux essais sont envisagés, dans l’objectif d’adapter le type de semences, les fertilisants et autres intrants utilisés. L’idée est également de déterminer si les conditions environnementales des sites ont un impact sur la réussite des opérations.